Quatre solutions pour limiter les champs électromagnétiques
10 Déc 2013/0 Comments/in Non classé /by Christophe Munger
Gaine blindée pré-filée avec des fils torsadés
Afin de limiter la propagation des champs électrique et magnétique en aval du tableau
de répartition, l’électricien dispose de plusieurs solutions de câblage et de gestion des circuits.
Mode ou réelle préoccupation de notre siècle, se prémunir contre le phénomène des ondes et des champs électromagnétiques est un sujet de plus en plus souvent abordé par les maîtres d’ouvrage. Ce phénomène n’est cependant plus à démontrer. Au-delà de son réel impact sur la santé, il est aujourd’hui possible, mesureur de champs à l’appui, de réduire la propagation de ces champs dans l’habitat, sur les lieux de travail, dans les hôpitaux, dans les crèches…
Les champs électromagnétiques sont causés par le rayonnement des circuits électriques et des appareils utilisateurs d’électricité. Comment réduire ou mettre fin à ces rayonnements ? Pour cela, il convient d’annuler le passage du courant dans le circuit lorsqu’aucune charge n’est branchée ou bien de canaliser le champ électrique pour l’évacuer à la terre.
S’il n’existe pas aujourd’hui de normes donnant des chiffres précis pour une installation dite « bio-compatible », Claude Bossard, dans son ouvrage « Guide de l’électricité bio-compatible » (1), fixe les seuils critiques aux environs de 2 à 5 V/m pour le champ électrique et de 0,2 à 0,5 mG pour le champ magnétique. Enfin, précisons que le choix des matériaux constructifs et leur mise en œuvre influencent grandement les résultats obtenus (voir encadré). Ce n’est donc pas qu’une affaire d’électricien !
1 – Blindage du fil de phase ou du câble

Blindage du fil de phase ou du câble
Principe :
Muni d’un drain conducteur, le blindage capte et confine le champ électrique du fil de phase ou du câble sous tension. Au niveau des boîtes d’encastrement, les drains sont reliés à la terre pour évacuer le champ électrique émis. Pour parfaire l’installation, il est conseillé d’utiliser des boîtes d’encastrement faradisées.
Avantage :
Solution adaptée à la rénovation lorsqu’il est possible de retirer les fils dans des gaines ou goulottes existantes.
Inconvénient :
Ce principe neutralise uniquement le champ électrique. Munis d’un blindage, fils et câbles présentent un diamètre supérieur : respectivement environ 5,1 et 5,6 mm pour des fils
de section 1,5 et 2,5 mm².
2 – Gaine pré-filée avec un fil de phase blindé

Gaine pré-filée avec un fil de phase blindé
Principe :
Un conduit électrique annelé est pré-filé avec un fil de phase écranté doté d’un drain de continuité, et deux fils standards (neutre et conducteur de protection). En complément, des boîtes d’encastrement blindées confinent également le rayonnement du champ électrique.
Avantage :
Solution clés en main adaptée aux chantiers de rénovation lourde ou à des constructions neuves, voire aux petites rénovations sous goulottes en saillie. Disponible en gaines de diamètre 16 mm (3 x 1,5 mm²), 20 mm
(3 x 2,5 mm² ou 4 x 1,5 mm² avec
2 ou 3 fils écrantés) ou 25 mm
(4 ou 5 x 1,5 mm² avec 3 fils
écrantés).
Inconvénient :
Ce principe neutralise uniquement le champ électrique.
3 – Gaine blindée pré-filée avec des fils torsadés

Gaine blindée pré-filée avec des fils torsadés
Principe :
Ici, ce n’est pas le fil de phase qui est blindé, mais la gaine annelée. Elle bloque ainsi le champ électrique. À l’intérieur de la gaine pré-filée, circulent des fils standards. Particularité : les fils de phase et du neutre sont torsadés afin d’annuler l’émission du champ magnétique. L’évacuation du champ électrique capté par la gaine s’effectue grâce à un fil semi-conducteur cheminant dans la gaine, à relier à la terre de la même façon que le conducteur jaune et vert. Gaine diamètre 16 mm (3 x 1,5 mm²) ou 20 mm (3 x 2,5 ou 4 x 1,5 mm²).
Avantage : Ce concept réduit à la fois les champs électrique et magnétique.
Inconvénient : Obligation de remplacer la gaine standard en place. Solution réservée
aux travaux neufs, aux rénovations lourdes ou rénovations légères sous goulottes.
4 – Le déconnecteur de réseau

Le déconnecteur de réseau
Principe :
L’interrupteur automatique de champ s’installe au niveau du tableau et gère un seul circuit. Composant modulaire, il envoie un signal de courant continu sous quelques volts. Ce signal permet à l’interrupteur de déceler l’appel de courant d’une charge. Dans ce cas, le circuit est immédiatement mis sous tension. À privilégier pour une alimentation en tête de lit, par exemple.
Avantage :
À vide, le circuit reste hors tension. Aucun rayonnement électrique ou magnétique n’est émis.
Inconvénient :
Le circuit rayonne lorsqu’une charge est alimentée. Adapté uniquement aux charges ohmiques, lampes incandescentes ou halogènes 230 V.
(1) Éditions Des Dessins et des Mots. ISBN : 2-915018-X.
Une peinture tactile fait office d’interrupteur
10 Déc 2013/0 Comments/in Non classé /by Christophe MungerUne peinture tactile fait office d’interrupteur
Allumer la lumière en touchant simplement le mur sans avoir à chercher l’interrupteur dans le noir ? Ce n’est plus de la science-fiction grâce à l’invention développée par Nicolas Triboulot, le directeur de l’agence de design francilienne Quarks qui a eu l’idée d’associer peinture et électronique. Interview.
Nicolas Triboulot : Nous organisons régulièrement des « Journées de création » dans notre agence de design pluridisciplinaire, afin de sortir de notre quotidien et d’aborder des thématiques variées. Un jour, nous avons abordé la peinture en nous demandant ce que nous pouvions en faire. L’intérêt était de lui apporter une fonction et de la rendre « intelligente ». En 2010, j’ai retravaillé sur cette idée en pensant adjoindre de l’électronique. Mais une vision de designer est bien différente de celle d’un industriel, d’un électronicien ou d’un peintre. Les débuts de cette invention ont donc consisté à empiler des solutions déjà fonctionnelles afin de vérifier la faisabilité d’une connexion de la peinture à l’électronique. Dans un deuxième temps, nous nous sommes rapprochés d’un petit fabricant de peinture et d’un bureau d’études électronique, ce qui a donné naissance à un prototype fonctionnel.Batiactu : En quoi consiste cette invention aujourd’hui ?
N.B. : Il s’agit d’une remise en question de pratiques anciennes, à savoir utiliser un interrupteur de quelques centimètres carrés pour allumer un équipement électrique. La peinture que nous avons développée permet, elle, de couvrir une surface beaucoup plus grande, de l’ordre de 2,5 m². De plus, la fonction s’efface totalement dans son environnement. On peut dire que nous avons poussé la peinture dans ses derniers retranchements. Plusieurs brevets ont été déposés, pour la peinture, pour l’électronique associée et pour l’assemblage des deux.
Batiactu : Techniquement, quel est le principe de fonctionnement de la peinture intelligente ?
N.B. : Nous sommes tous chargés d’électricité. Le fait de toucher le mur recouvert de peinture entraîne un transfert de charges électroniques. Cette différence de potentiel est détectée par le boîtier électronique (installé dans le trou laissé par l’ancien interrupteur) qui induit la commande désirée. La surface de contact doit être suffisante, comme celle d’une paume de main, ou de plusieurs doigts. La technologie capacitive est la même que celle des écrans de smartphones et de tablettes.
Batiactu : Du courant circule-t-il dans la peinture ? Y-a-t-il un risque ?
N.B. : Aucun courant ne circule dans la peinture ! Et le boîtier électronique est conçu de telle façon à éviter tout retour vers la peinture. Cette dernière est spécifiquement formulée pour être conductrice et en phase avec la législation sur les peintures. Et elle obéit même aux contraintes écologiques. Il n’y a qu’un peu de chimie pour faciliter son séchage et son accroche sur les murs.
Batiactu : Comment la met-on en œuvre ?
N.B. : Comme une peinture technique : elle est appliquée en sous-couche et peut être recouverte de peinture ordinaire ou de papier peint. Cela n’altère pas ses performances ni ses capacités. Au naturel, elle présente une couleur gris très foncé. Mais elle est compatible avec toutes les peintures de finition afin de s’intégrer à tous les projets décoratifs imaginables. Elle fonctionne particulièrement bien sur certains supports tels que la brique, les carreaux de plâtre, les moellons ou le bois. En revanche, elle est moins indiquée pour les murs porteurs qui contiennent de la ferraille. Elle risque d’induire une perturbation du fait de la masse ferreuse située à proximité du boîtier.
Batiactu : Existe-t-il d’autres limites ?
N.B. : La peinture intelligente fonctionne même avec des gants, ou au travers des vêtements, pourvu que l’utilisateur appuie suffisamment de façon à ce que la surface d’échange soit grande, c’est-à-dire d’au moins trois doigts. L’interrupteur ne peut pas être activé par la présence d’un insecte qui se poserait par mégarde sur la surface peinte.
Batiactu : Quelles sont les applications potentielles de votre invention ?
N.B. : Une application pourrait être celle d’un couloir où donnent plusieurs portes. Classiquement, un système de va-et-vient devrait être installé. Mais une telle solution nécessite certaines connaissances en électricité et des percements voire des saignées dans les murs. Grâce à notre peinture, on remplace cela par une simple surface peinte. Une solution qui ne nécessite ni câbles, ni connaissances particulières. Nous travaillons également autour de la question du handicap, notamment pour des malvoyants qui souhaiteraient commander des équipements à distance sans avoir à tâtonner. Là, il sera nécessaire de matérialiser la zone peinte par un toucher modifié. Du fait des bonnes performances sur support bois, on peut également imaginer des portes ou des têtes de lit qui deviendraient des commandes.
Batiactu : Où en est-on aujourd’hui industriellement ?
N.B. : Aujourd’hui, la solution est fonctionnelle, développée avec deux partenaires. Nous en recherchons désormais d’autres pour assurer la normalisation, la distribution et pour des développements ultérieurs. Nous avons déjà un projet en place au « Lieu du Design » à Paris et un démonstrateur à Toulouse.
Association française de normalisation
10 Déc 2013/0 Comments/in Non classé /by Christophe MungerL’Association française de normalisation (AFNOR) est l’organisme officiel français de normalisation (qui ne participe que rarement aux réunions des commissions de normalisation), membre de l’Organisation internationale de normalisation (ISO) auprès de laquelle elle représente la France.
L’AFNOR a été créée en 1926 ; elle est placée sous la tutelle du ministère chargé de l’Industrie. Elle compte environ 3 000 entreprises adhérentes. Depuis sa fusion avec l’Association française pour l’assurance de la qualité en 2004, elle fait partie du groupe AFNOR.
Afin de participer aux commissions de normalisations, les entreprises adhérentes paient une cotisation à l’AFNOR. L’accès aux normes est également payant, même pour les rédacteurs des normes.
L’AFNOR édite la collection des normes NF qui identifie habituellement un document par la forme NF L CC-CCC dans la nomenclature nationale française.
Sommaire
Histoire de l’AFNOR
- 22 juin 1926 : création de l’AFNOR, Association française de normalisation
- 10 janvier 1939 : AFNOR est habilité à délivrer la Marque NF, marque nationale de conformité aux normes
- 5 mars 1943 : reconnaissance d’utilité publique d’AFNOR par décret
- 23 février 1947 : création de l’ISO, Organisation internationale de normalisation. AFNOR y joue un rôle déterminant.
- 23 mars 1961 : création du CEN, Comité européen de normalisation, par les associations nationales de normalisation des pays de la CEE et de l’AELE. Le secrétariat en est confié à AFNOR
- 20 juillet 1988 : création de l’AFAQ, Association française pour l’assurance de la qualité, structure de certification qui répond à l’émergence des normes ISO 9000, outils privilégiés pour structurer la démarche qualité dans les entreprises.
- 13 octobre 1988 : lancement des Clubs « Initiative et compétitivité » avec des responsables d’entreprise pour relever le défi de 1992, date cible pour la libre circulation des produits en Europe
- Juin 1989 : remise du 1er certificat ISO 9000.
- 22 décembre 1992 : déclinaison de la Marque NF à l’agro-alimentaire et aux activités de service
- 1993 : Olivier Peyrat devient directeur général d’AFAQ. Création de l’institut de Certification des auditeurs (ICA).
- 1995 : remise du 1er certificat ISO 14001 (environnement)
- 17 septembre 2002 : François Ailleret est élu président d’AFNOR
- 1er juin 2003 : Olivier Peyrat est nommé directeur général d’AFNOR
- 23 décembre 2004 : Fusion entre AFNOR et AFAQ pour donner naissance au groupe AFNOR qui comprend trois filiales commerciales autour de l’association AFNOR
- 26 janvier 2009 : regroupement des collaborateurs Île-de-France au siège du groupe à La Plaine Saint-Denis.
- 22 juin 2011 : Claude Satinet est élu président d’AFNOR. François Ailleret devient Président d’Honneur.
- 12 novembre 2011 : Création du Fonds AFNOR pour la normalisation.
Stratégie
Le système français de normalisation s’appuie sur des bureaux de normalisation sectoriels et AFNOR pour les domaines communs à plusieurs secteurs. Il est animé par AFNOR qui élabore les référentiels demandés par les acteurs socio-économiques.
AFNOR a publié en 2011 une stratégie française de normalisation (mise à jour quinquennale du plan stratégique, ici pour 20151) mise à jour et rappelant les enjeux et les actions prioritaires à mettre en œuvre afin de répondre aux besoins des PME, des artisans, des grandes entreprises et des consommateurs, visant à défendre les intérêts français dans le monde en étant présent dans les stratégies des organisations européennes (CEN, travaillant à harmoniser le marquage CE) et internationales (ISO) ; Ce plan prévoit de mieux adapter les normes à chaque métier et secteur, pour devenir des outils éducatifs et pédagogiques. AFNOR veut aussi aux enjeux liés au vieillissement de la population, à la société numérique, interopérabilité, accessibilité, réseaux intelligents, développement durable, etc.), tout en accompagnant la compétitivité économique des filières en s’impliquant en amont, via la R&D.
Suite notamment au Grenelle de l’environnement, une forte demande concerne l’évolution des normes dans le domaine « Construction & urbanisme » qui fait l’objet d’un comité AFNOR (avec document d’orientation attendu fin 2011), lequel accompagne la mise en œuvre de la DPC (Directive des Produits de Construction) pour la décliner en un RPC (Règlement des Produits de Construction). Une autre demande forte concerne la construction et l’aménagement durables (éco-quartiers, génie civil). Une autre encore porte sur l’analyse du cycle de vie, la performance environnementale, la maquette numérique. La norme ISO 26000 sur la responsabilité sociale des entreprises pourrait aussi trouver une traduction adaptée au domaine de la construction.
Normes
Autres activités
L’organisme ne se contente pas de fédérer ses membres dans le développement de normes communes, mais il propose aussi dans un cadre plus large des activités:
- d’information et de promotion des normes (ainsi que leur publication qui assure une partie de son financement),
- de certification (AFNOR Certification),
- de formation professionnelle (AFNOR Compétences)
De plus le groupe AFNOR intervient dans le cadre international via des associations AFNOR affiliées dans plusieurs pays, dont :
- en Europe : Allemagne, Royaume-Uni, Russie ;
- en Afrique : Afrique de l’Ouest, Tunisie, Maroc ;
- au Proche-Orient : Turquie, Liban ;
- en Asie orientale : Chine, Taïwan.
Ces associations locales permettant aux membres français de l’AFNOR d’être représentés dans ces pays afin de trouver de meilleures concertations et protéger les intérêts commerciaux et industriels dans le cadre du développement des normes nationales ou internationales où ces pays sont impliqués ou éditeurs de leurs propres normes. Ces associations locales regroupent souvent les branches internationales locales des entreprises françaises membres de l’AFNOR France.
Partenaires au développement international
Le groupe AFNOR travaille au développement international de ses activités de normalisation, d’information, de certification et de formation via un réseau de partenaires clés membres en France de l’association mais présents dans de nombreux pays et participant aussi à d’autres comités nationaux ou internationaux de normalisation et organismes de certification :
- Association de coordination technique pour l’industrie agroalimentaire (ACTIA)
- Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (ADEME)
- Association pour le développement des échanges internationaux de produits et techniques agroalimentaires (ADEPTA)
- Comité français d’accréditation (COFRAC)
- Centre scientifique et technique du bâtiment (CSTB)
- Réseau des centres techniques industriels (CTI)
- Institut national de l’environnement industriel et des risques (INERIS)
- LCIE Bureau Veritas (LCIE)
- Laboratoire national de métrologie et d’essais (LNE)
- Union technique de l’automobile, du motocycle et du cycle (UTAC)
- Union technique de l’électricité (UTE)
Voir aussi
Articles connexes
- Organisme de normalisation
- Comité européen de normalisation
- Liste de normes NF
- Liste de normes ISO
- Liste des membres de l’ISO
Liens externes
- Site officiel de l’AFNOR
- Qualileo – Réseau social des communautés AFNOR
- Page universitaire (université de Caen) sur l’histoire de la normalisation évoquant aussi l’histoire de l’AFNOR
- Fonds de dotation pour la normalisation
Commentaires récents